[] Archimia

13/04/2011

Comptine au gré des chemins

Clin d'œil sur chemin cabossé,
Où un artiste attentionné,
A laissé les ornières s'obstruer,
De matériaux divers et variés.

Briques, parpaings, faïences pilées,
Tout est bon pour tout colorer,
Vert, gris, rouge et bleu émaillé,
Jusqu'au pissenlit qui pousse là pour en rajouter.

Toujours, le quotidien réserve des trésors,
L'art est partout, 'suffit de chercher ...






04/04/2011

De passage pas si sage

Printemps sur parking,
Confettis de carnaval ?
Non, pétales de prunus,
Abandonnés,
Laissés au vent et à l'oubli,
Comme une pluie chaude d'avril,
Là, sur la tôle rutilante,
De quoi imaginer la suite,
Printemps "bling bling",
Comme le reste,
Où seuls les reflets valent la peine,
Je reste seul, l'âme lointaine,
En pensant combien la nature est forte.

Pendant ce temps, là-bas, la centrale continue de saigner,
Et de se répandre en mer.
Leur poison, c'est déjà notre poison.





29/03/2011

Un matin, un instant


A l'entrée de la ville, en traversant le pont,
Les deux demoiselles filent, comme un trait de crayon.
Seules parmi la foule du matin qui se presse,
Elles pourfendent la brume que le matin délaisse,
Et elles ont tant à dire qu'elles ignorent le temps.

Autour, tout autour,

Le silence éclabousse, le vieux pont se déroule,
Le soleil ce matin tient sa respiration,
Sous ce pont ridicule où seule de herbe coule.

C'est un peu comme un film en arrêt sur image,
Qu'elles traversent lentement, avec application,
Un tableau de peinture figé sur cet instant.
De tous ces artifices, les belles n'en n'ont que faire,
Elles passent, puis disparaissent, laissant des rires d'enfants.





 

25/03/2011

Vibrations



Vibrations rectilignes qui parcourent un instant,
L'onde profonde et noire qui fait croire qu'elle attend,
Comme des traits de lumière semblant emprisonner,
Le malheureux passant qui s'est laissé charmé.

La vieille ville est là, tout près, un moment se repose,
Et au fil de la Meuse, mine de rien,
Transforme les vers en prose ...

15/03/2011

Marche à l'ombre

Dés qu'il s'agit de nucléaire,
On retrouve toujours les mêmes peurs dans la rue,
On entend toujours les mêmes sornettes à la télé.
Et si combien est stupide le "nos centrales sont les meilleures",
Combien n'est-il pas plus stupide pour une population
D'attendre qu'un accident se produise pour s'inquiéter ?


Toutes ces questions sans réponses ont déjà été posées, rappelez-vous,
Il y a une quarantaine d'années.
A l'époque on nous traitait d'écolos,
On nous accusait de "vouloir retourner à la bougie",
Et puis finalement, grosso modo,
On imposait l'implantation des centrales,
En soufflant le Chooz/vous z'aurez du boulot,
Et le froid/des milliers de CRS qui aboient.

Pour avoir participé activement à cette période,
Je dois te dire qu'un beau soir, tu te retrouves devant ta glace,
Et tu te dis: voilà. J'ai perdu,
On ne peut pas avoir raison contre tout le monde, ou presque.
C'est comme ça.
Et tu n'en veux pas à la terre entière, non.
Parce que dans ceux qui sont pour ou qui s'en foutent,
Il y a aussi des gens que tu aimes,
C'est comme ça.
Et un jour, ça te revient en pleine gueule,
Quarante ans plus tard,
Et c'est tout juste si ces gens là ne reviennent pas te dire :
Incroyable, mais comment on a pu en arriver là ?
Et toi tu hésites entre les étrangler, hurler,
Ou bien partir marcher dans la forêt.

Voila, tout est dit à propos du nucléaire,
Qui malgré tout ce qu'on puisse en dire,
Ne sera jamais un moyen sûr de produire de l'énergie,
Alors des accidents, il y en aura forcément,
Au Japon ou ailleurs,
On le sait, ça faisait partie du contrat qu'on a pas signé.

Ce qui est con avec l'homme,
C'est qu'il est en même temps génial et stupide,
Repoussant et attachant,
C'est sans doute pour ça qu'il finira comme il va finir.

Désolé d'être tristounet ce matin,
Ça doit être les premiers soleils,
Ça va passer, rassure-toi.

 

10/03/2011

Divagations fumeuses

Regarde ces lignes brisées, parallèles ou sécantes :
L'homme structure l' espace comme sa tête,
Bien rangé, superposé,
Chaque chose à sa place, dans son tiroir.

Des couches qui s'empilent,
Des strates, des tranches de vie.
C'est ainsi qu'il voit le monde, l'homme,
Comme un vieux séchoir à tabac de l'Ardenne belge.

Et le monde, ça le fait rigoler,
De s'imaginer comme ça, tout carré,

Fragile comme un mikado debout,
Encore qu'il est ici depuis un siècle à peu près.
Oui il est comme ça, le monde,
Et il se demande bien pourquoi,
Il n'y a pas de lignes rondes dans la tête de l'homme,
Alors qu'il y en a partout ailleurs.

Bien qu'à y regarder de plus près, finalement,
A voir les lignes qui composent le séchoir, tiens, par exemple,
Si tordues, torturées, courbées, polies, frottées, ...

Tout est question d'impressions, non ?

Alors, en rogne, l'homme se met à ronchonner,
Se roule un clope avec son tabac gris de la Semois,
Et continue de s'empoisonner lentement,
En rêvant d' univers cartésiens ,
Où la ligne droite règne en maître absolu ...





02/03/2011

Après l'hiver

Une fois l'hiver passé,
Cherchez bien sous les feuilles en goguette,

A l'aveuglette,
Et tachez de trouver,
Les restes de l'été.


La dame, pudiquement cachée,
Sous sa résille de dentelle,
A tout oublié de ces chaleurs passées.
Longtemps, bien longtemps,
A conservé sa graine,
Bien protégée,
Dans cet écrin ciselé.

Reste au vent et à la météo,
De bien vouloir faire leur boulot,
Pour que d'autres tabourets puissent éclore bientôt,
Quand le soleil sera haut, tout là-haut,
Au milieu des champs.
Charmant.


 

27/02/2011

Clin d'œil

Qui donc déclare la forêt triste en hiver ?


Au détour d'une vieille souche,
Rencontre avec une cladonie,
Portant sans complexe des apothécies rouge vif,
De quoi illuminer la forêt dans le brouillard,
Une minuscule guirlande posée là par hasard,
Clin d'œil de la famille lichen, toujours aussi bizarre.






19/02/2011

Crépusculaire

Silhouettes du long du fleuve,
Ecrites là, tirées,
D'un seul trait de crayon,
Comme un dessin d'enfant.


Contours qui partagent la feuille
En deux mondes différents,
Du noir venu du soir au drapeau insolent,
Aux pâles lumières des cieux d'un soleil qui s'ennuie,
Vieillir, finalement, c'est peut-être découvrir la gamme des gris.


 

10/02/2011

Symétries oniriques


07/02/2011

Tiens !

Pas encore tout à fait là,
Mais déjà comme une lumière, une douceur,
Cette autre façon de regarder par la fenêtre,
D'écouter le bruit du vent,
Et des premiers oiseaux,
Comme si on traversait le seuil de quelque chose
Comme si, irrésistiblement, tiré vers l'extérieur,
Nous prenait résolument cette envie insatiable,
D'aller jouer .... dehors.



30/01/2011

Territoires incertains




Cathédrales de verres tout en verre cathédrale,
De béton et d'acier,
Théâtres du passé :
Sans les acteurs, lorsque la salle est vide,
On sent ce froid qui tombe en silence meurtri,

Sans les acteurs, ne restent que la poussière qui s'effrite,
Les ruines de vos démences, et quelques graffitis qui crient.
Le spectacle est fini, l'entracte interminable,
Et nous on reste ici, abandonnés, jetables.


23/01/2011

Ah, les beaux dimanches ...




Dimanche matin, sept heures et demie,
Dans les rues de la ville.
Frileuses à souhait,
A peine éveillées des frasques de la veille,
D'étranges créatures attendent le soleil.
Les hommes, eux, émergeront plus tard,
Car le dimanche, on se lève tard,
C'est bien connu.
Un peu comme s'il fallait que cette journée
Soit la plus courte de la semaine.
Curieuse journée, d'ailleurs,
Des dimanches à la con , à ceux où l'on s'ennuie ,
Ou encore , plus nostalgique, dis-moi Dimanche,


Un moment un peu particulier, en somme,
A se partager seul ou à plusieurs,
En attendant lundi.

N'empêche. On fait de drôles de rencontres,
Le dimanche matin, dans les rues de la ville ...


19/01/2011

Les demoiselles de janvier

Le premier soleil de janvier,
C'est du bonheur assuré.
Archie dépoussière son vélo,
Et s'en va retrouver son chez lui, en haut du côteau,
Ses prés, ses bois et ses chemins,
Pour peu, il redeviendrait gamin,
A respirer la lumière de l'hiver,
A jouer dans les haies,
Avec les clématites sauvages,
Qui dansent au gré du vent, sages,
Qui ne demandent pas mieux,
Pour une fois qu'on s'occupe un peu,
De leurs beaux yeux.


Et il rêve à la liane velue,
La princesse qui emprisonne l'hiver de ses mille bras,
Alors, avant que d'être ligoté, à son tour,
S'enfuit vers le prochain arrêt,
Profite de l'éclairage ou bien des contre-jours,
Et, le vélo en nage, poursuit aux alentours ...



12/01/2011

Dévorons la crue tout cru

Toujours soucieux de se sentir minuscule en toutes les occasions,
Archie t'emmène aujourd'hui face au fleuve en crue.
Maintenant, tu le sais, impertinent lecteur,
Tu démarres l'animation en passant sur l'image avec ta souris ...




Et les écumes de boue se tordent sous mes pieds,
Les flots sont si puissants, en rage, dévastateurs,
Qu'on se prend à rêver d'un torrent bienfaiteur,
Qui laverait toutes nos angoisses,
Arracherait ce qui nous ronge et nous fait mal,
Qui nettoierait notre quotidien,
Comme il récure la pierre,
Et l'emmènerait plus loin,
Là-bas, vers d'autres pays,
D'autres contrées du bout des temps,

Ce serait tellement bien,
De n'avoir plus à craindre
Nos peurs de lendemain,
Celles de cette france frileuse,
Proche à vingt-deux pour cent
Des idées du front,
Qui reste pour moi, et c'est encore trop,
Juste un simple gros mot,

Oui, ce serait tellement bien,
De pouvoir oublier,
Toutes ces pertes d'emplois,
Ces existences brisées,
Cette misère qui se crie,
De par la fenêtre des tours,
Ou bien du fond des cours,

Mais la Meuse lasse, passe et vorace,
Ecume sur le bitume,
Susceptible, dans un fracas terrible,
Et puis s'en va plus loin,
Là-bas, vers d'autres pays,
D'autres contrées du bout des temps,

Mais nous, nous restons là,
Dérivants et brisés,
A essayer de croire,
De croire encore et d'espérer.



07/01/2011

Débâcle

Elle craque, elle fond et nous laisse voir,
Sa surface lisse, qui glisse, comme un miroir,
Et c'est comme une deuxième vie qui part,
Au cœur de l'hiver,
Alors, du blanc ne restent plus, épars,
Que nos pâles souvenirs d'hier ...






04/01/2011

Rentrée des classes

Hier matin, rentrée des classes,
Avec, comme un arrière goût de vieille fête,
Esprit brouillé, tête à l'envers,
Comme seuls les gamins savent le faire,
Eux qui ne comprennent pas pourquoi,
Les adultes ont tant besoin de tout ça ,

Alors oui, bonne année à tous,
Après tout, ça au moins, ça ne coûte rien,
Pour le reste, va, on verra bien ... 

 

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