Elle est là, debout, dans mon bureau.
Elle doit être jeune, pas la trentaine, sans doute.
Et là, elle me raconte.
Sa fille. De huit ans.
Qu'une autre fille embête,
Sans arrêt, à la récré, ou dans la rue.
Intérieurement, je soupire,
Mais ça se voit (je sens que ça se voit):
C'est la deuxième ou troisième fois
Qu'elle vient me voir pour ça,
Je lui dis que c'est des trucs de gosses,
Que les parents ne doivent pas trop s'en mêler,
Que j'en ai déjà discuté avec les élèves,
Et que j'espère bien que ça va se calmer.
Elle doit être jeune, pas la trentaine, sans doute.
Et là, elle me raconte.
Sa fille. De huit ans.
Qu'une autre fille embête,
Sans arrêt, à la récré, ou dans la rue.
Intérieurement, je soupire,
Mais ça se voit (je sens que ça se voit):
C'est la deuxième ou troisième fois
Qu'elle vient me voir pour ça,
Je lui dis que c'est des trucs de gosses,
Que les parents ne doivent pas trop s'en mêler,
Que j'en ai déjà discuté avec les élèves,
Et que j'espère bien que ça va se calmer.
Les larmes coulent et sa voix devient inaudible.
J'essaie de la calmer, de la rassurer.
Le rimmel et le maquillage s 'étalent lentement sur son visage.
Elle a sorti un mouchoir, et m'écoute, attentive.
A cet instant, on dirait une gamine.
Et en même temps que je parle,
Je pense à la détresse humaine, à la souffrance, au désespoir.
Je me dis qu'il ne faudrait pas grand chose,
Des fois, pour que ça aille mieux.
Mais pas grand chose, c'est encore de trop.
La vie ne fait pas de cadeau.
Ici comme ailleurs.
Là voila qui sort, en se mouchant.
Je la raccompagne.
C'est fini.
Je reste seul un moment.
Un peu con, pas fier.
Comme à chaque fois qu'on se frotte
Au mal-être des gens, à la misère, à la solitude.
Je mets le nez dehors.
J'ai besoin de respirer.
Je m'étais pourtant juré de ne plus vous parler de mon boulot ...
J'essaie de la calmer, de la rassurer.
Le rimmel et le maquillage s 'étalent lentement sur son visage.
Elle a sorti un mouchoir, et m'écoute, attentive.
A cet instant, on dirait une gamine.
Et en même temps que je parle,
Je pense à la détresse humaine, à la souffrance, au désespoir.
Je me dis qu'il ne faudrait pas grand chose,
Des fois, pour que ça aille mieux.
Mais pas grand chose, c'est encore de trop.
La vie ne fait pas de cadeau.
Ici comme ailleurs.
Là voila qui sort, en se mouchant.
Je la raccompagne.
C'est fini.
Je reste seul un moment.
Un peu con, pas fier.
Comme à chaque fois qu'on se frotte
Au mal-être des gens, à la misère, à la solitude.
Je mets le nez dehors.
J'ai besoin de respirer.
Je m'étais pourtant juré de ne plus vous parler de mon boulot ...