Regarde ces lignes brisées, parallèles ou sécantes :
L'homme structure l' espace comme sa tête,
Bien rangé, superposé,
Chaque chose à sa place, dans son tiroir.
Des couches qui s'empilent,
Des strates, des tranches de vie.
C'est ainsi qu'il voit le monde, l'homme,
Comme un vieux séchoir à tabac de l'Ardenne belge.
Et le monde, ça le fait rigoler,
De s'imaginer comme ça, tout carré,
Fragile comme un mikado debout,
Encore qu'il est ici depuis un siècle à peu près.
Oui il est comme ça, le monde,
Et il se demande bien pourquoi,
Il n'y a pas de lignes rondes dans la tête de l'homme,
Alors qu'il y en a partout ailleurs.
Bien qu'à y regarder de plus près, finalement,
A voir les lignes qui composent le séchoir, tiens, par exemple,
Si tordues, torturées, courbées, polies, frottées, ...
Tout est question d'impressions, non ?
Alors, en rogne, l'homme se met à ronchonner,
Se roule un clope avec son tabac gris de la Semois,
Et continue de s'empoisonner lentement,
En rêvant d' univers cartésiens ,
Où la ligne droite règne en maître absolu ...
Rien qu'à moi !!!
Il y a 11 mois
7 commentaires:
Belle géométrie. je les ai connus en pleine activité, moi, ces séchoirs. C'est à des détails comme ça qu'on voit qu'on s'en va du mauvais côté.
Je me rappelle aussi que, gamin, quand on allait en Belgique le dimanche, on en voyait encore en vallée de Semoy, avec les feuilles de tabac qui séchaient, pendues à l'envers ...
Vache ! Qu'est-ce qu'on est vieux, quand même :))
J'ai vu ça, enfant, dans le Périgord. Tu as raison, on est vieux vieux vieux.
Vieux, vieux, vieux ? Bah, c'est pas si grave, non ?
(y'en a encore des plus vieux que nous, alors ...)
Le captcha était : synic !....
Comme ta réflexion concorde avec mon miroir intérieur !! on en est toujours à la quadrature du cercle ? ne cesserons-nous jamais de voir tout au carré ? pourquoi n'avons-nous aucun écran télé ou ordi enfin ronds ?
Peut-être parce que la ligne droite n'existe pas vraiment dans la nature ... ou plutôt uniquement dans l'esprit humain :)
sur le chemin des champs, avec les ombres des poteaux de clôtures. j'aime m'y balader le soir
ça sent le foin , les jambes sont lourdes de milliers de pas ,meuglement au loin et surtout , le luxe, on ne demande pas son reste .
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