[] Archimia

22/11/2010

A la porte



C'est un étrange résumé, cette photo.
Un peu d'hier et d'aujourd'hui,
Comme si le temps se rassemblait en un seul point.
L' Ardenne d'hier, la porte,
Qui abrite propriété et richesse,
Celle qui sépare de la rue,
Solide, inébranlable,
Toute de bois et de fonte, comme ici autrefois,
"Le fer et la forêt" (*),
Comme dans cette étonnante saga de
Rogissart,
L'écrivain de chez nous.

Une époque où ce pays était reconnu pour son savoir faire,
Un nom, une réputation ...
Et puis, peu à peu,
Des lignes moins sûres, plus obscures,
Des écailles sur la peinture,
Sur le bois, des gravures,
et sur la grille, des fissures,
Jusqu'à ce tag citron,
Insolent, actuel,
A la fois gratuit et cruel,
Qui crie sa souffrance autant qu'il fait souffrir.

Ne te trompe pas, lecteur :
Je ne juge pas, je regarde.
Je lis ce que la ville me montre,
Je lis ses mots d'hier,
et ses maux d'aujourd'hui.
J'écoute.
Et je marche dans la ville en quête d'autres lectures.




(*) "Le fer et la forêt" fait partie d'un ensemble de sept romans inclus dans un ensemble intitulé : "Les Mamert", retraçant l'histoire d'une famille ardennaise entre 1830 et la fin de la seconde guerre mondiale. L'ouvrage a été réedité en 1984 par les éditions "Terres ardennaises"

13/11/2010

Les boîtes

Merci à Constance de m'avoir fait parvenir cette photo. Elle me ramène à un temps où je collectionnais les boîtes à lettres (j'ai toujours été un grand collectionneur).
J'adore les boîtes à lettres.
Ça doit remonter à mes quatre ou cinq ans, où, voyou pour voyou, pensant que personne ne me regardait, j'avais glissé des petits cailloux dans la fente de la boîte de la Poste, qui était intégrée au mur du bureau.
Las ! J'avais été repéré, et on m'avait menacé de m'envoyer les gendarmes à la maison ... Moi, le fils de la maîtresse.
J'en ai gardé une méfiance pour les employés de la Poste, une rancune pour les gendarmes, et surtout, une passion pour les boîtes à lettres.

Cette petite fente qui s'ouvre sur un monde inconnu, sans frontière, où chaque envoi est une merveille, un cadeau d'autrui, même si -comme je l'ai appris plus tard - elle ne se révèle être bien souvent qu'une facture de Monsieur EDF, ou une publicité sans intérêt ...
A l'opposé de la boîte de la Poste, il y avait la boîte à lettres familiale, son complément, son négatif en quelque sorte, et très vite, moins dangereuses (on pouvait y glisser des cailloux sans peur des gendarmes), plus variées, plus nombreuses, j'ai éprouvé un vif intérêt face à cet objet.

Il faut dire que chaque maison a sa boîte à lettres. Voila un objet parfaitement démocratique. Riche ou pauvre, migrant ou immigré, petit, grand, malade ou en bonne santé, pas moyen d'y couper.

Alors me vint l'idée de les regarder, de les prendre en photos, de les classer, puis pour finir, de les montrer.

C'est de là qu'était parti l'idée de ce blog qui s'appelait "Box populi", je crois, et qui a fini par disparaitre un soir où j'avais mieux à faire (ne le cherchez plus, il a été rasé)...

C'est aussi de là qu'est parti cette aventure qui me permet encore aujourd'hui de recevoir d'un peu partout des photos de boîtes comme celle-ci.
Et regardez-là : poèsie, naïveté dans le dessin comme dans les couleurs, la liberté guide nos choix dans les formes, les sujets, les teintes.
Qu'importe la boîte, l'important c'est que ce soit la mienne : une boîte, reconnaissable entre mille autres, et qui signifie : moi !

Alors, pour ce petit clin d'oeil en forme de souvenir, encore un gros merci à Constance, que je vais visiter de régulièrement.

12/11/2010

Degré zéro grosso modo



Panne de frigo :
Un vrai complot.


De bas en haut,
De gros sanglots,
Et, sur la fenêtre du studio,
Bien alignées les sauces en pot,
Ne manque que le curaçao,
Le mojito, ou l' cabillaud.

Mais gaffe à la météo,
Première pluie, premier crachot,
Feront venir les escargots,
Heureus'ment, là pas d' livarot,
Sinon les voisins bourgeoisiaux,
Te passeraient à l'échafaud,
Tu te r'trouv'rais le bec dans ....

08/11/2010

Aigre-doux

Vallée de Semoy, toujours.
Une collection, cette fois.
La bauquette, ou beuquette (suivant le lieu),
Permet à chacun de voir sans être vu :
Tout un programme !





Avec le recul et un brin de nostalgie,
On se prendrait presque à sourire :
Aujourd'hui, la bauquette :
C'est architecture et décoration ...

Certes,
Mais n'empêche.
Gardons les yeux ouverts,
La bauquette, c'est aussi,
Tout un monde d'hypocrisie et de qu'en-dira-t-on,
Ou encore, quand la surveillance devient un art,
Et déferle sur les maisons,
Comme la méfiance sur les voisins.
Guère beau, tout ça , me direz-vous,
Juste de quoi se rappeler que le racisme ordinaire
N'est sans doute pas né d'hier,
Et que, probable qu' il commence comme ça.

En voila un drôle de constat en ce lundi matin,
Devant ces trois petites fenêtres si charmantes :
Nos aïeux ne valaient sans doute guère mieux que nous ...
Et hier comme aujourd'hui, désespérément,
"L'enfer, c'est les autres".

03/11/2010

Clin d'oeil

Chose promise, chose due,
Nous voici donc plongés au beau milieu de la vieille Ardenne,
Pays de forêts échancrées de schistes,
Tranchées par la rivière de Semoy,
Tout au long de ses galets d'argent.

Vêtue de son patchwork végétal,
La vieille dame est là,
Vaste.
Seule aussi,
Et usée, râpée,
Erodée, rouillée,
Un peu comme une de ces
charrues délaissées,
Au gré des champs,
Des vents ou du temps.
Ah ! L'Ardenne : l'automne lui va si bien ...










 

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