[] Archimia

29/03/2011

Un matin, un instant


A l'entrée de la ville, en traversant le pont,
Les deux demoiselles filent, comme un trait de crayon.
Seules parmi la foule du matin qui se presse,
Elles pourfendent la brume que le matin délaisse,
Et elles ont tant à dire qu'elles ignorent le temps.

Autour, tout autour,

Le silence éclabousse, le vieux pont se déroule,
Le soleil ce matin tient sa respiration,
Sous ce pont ridicule où seule de herbe coule.

C'est un peu comme un film en arrêt sur image,
Qu'elles traversent lentement, avec application,
Un tableau de peinture figé sur cet instant.
De tous ces artifices, les belles n'en n'ont que faire,
Elles passent, puis disparaissent, laissant des rires d'enfants.





 

25/03/2011

Vibrations



Vibrations rectilignes qui parcourent un instant,
L'onde profonde et noire qui fait croire qu'elle attend,
Comme des traits de lumière semblant emprisonner,
Le malheureux passant qui s'est laissé charmé.

La vieille ville est là, tout près, un moment se repose,
Et au fil de la Meuse, mine de rien,
Transforme les vers en prose ...

15/03/2011

Marche à l'ombre

Dés qu'il s'agit de nucléaire,
On retrouve toujours les mêmes peurs dans la rue,
On entend toujours les mêmes sornettes à la télé.
Et si combien est stupide le "nos centrales sont les meilleures",
Combien n'est-il pas plus stupide pour une population
D'attendre qu'un accident se produise pour s'inquiéter ?


Toutes ces questions sans réponses ont déjà été posées, rappelez-vous,
Il y a une quarantaine d'années.
A l'époque on nous traitait d'écolos,
On nous accusait de "vouloir retourner à la bougie",
Et puis finalement, grosso modo,
On imposait l'implantation des centrales,
En soufflant le Chooz/vous z'aurez du boulot,
Et le froid/des milliers de CRS qui aboient.

Pour avoir participé activement à cette période,
Je dois te dire qu'un beau soir, tu te retrouves devant ta glace,
Et tu te dis: voilà. J'ai perdu,
On ne peut pas avoir raison contre tout le monde, ou presque.
C'est comme ça.
Et tu n'en veux pas à la terre entière, non.
Parce que dans ceux qui sont pour ou qui s'en foutent,
Il y a aussi des gens que tu aimes,
C'est comme ça.
Et un jour, ça te revient en pleine gueule,
Quarante ans plus tard,
Et c'est tout juste si ces gens là ne reviennent pas te dire :
Incroyable, mais comment on a pu en arriver là ?
Et toi tu hésites entre les étrangler, hurler,
Ou bien partir marcher dans la forêt.

Voila, tout est dit à propos du nucléaire,
Qui malgré tout ce qu'on puisse en dire,
Ne sera jamais un moyen sûr de produire de l'énergie,
Alors des accidents, il y en aura forcément,
Au Japon ou ailleurs,
On le sait, ça faisait partie du contrat qu'on a pas signé.

Ce qui est con avec l'homme,
C'est qu'il est en même temps génial et stupide,
Repoussant et attachant,
C'est sans doute pour ça qu'il finira comme il va finir.

Désolé d'être tristounet ce matin,
Ça doit être les premiers soleils,
Ça va passer, rassure-toi.

 

10/03/2011

Divagations fumeuses

Regarde ces lignes brisées, parallèles ou sécantes :
L'homme structure l' espace comme sa tête,
Bien rangé, superposé,
Chaque chose à sa place, dans son tiroir.

Des couches qui s'empilent,
Des strates, des tranches de vie.
C'est ainsi qu'il voit le monde, l'homme,
Comme un vieux séchoir à tabac de l'Ardenne belge.

Et le monde, ça le fait rigoler,
De s'imaginer comme ça, tout carré,

Fragile comme un mikado debout,
Encore qu'il est ici depuis un siècle à peu près.
Oui il est comme ça, le monde,
Et il se demande bien pourquoi,
Il n'y a pas de lignes rondes dans la tête de l'homme,
Alors qu'il y en a partout ailleurs.

Bien qu'à y regarder de plus près, finalement,
A voir les lignes qui composent le séchoir, tiens, par exemple,
Si tordues, torturées, courbées, polies, frottées, ...

Tout est question d'impressions, non ?

Alors, en rogne, l'homme se met à ronchonner,
Se roule un clope avec son tabac gris de la Semois,
Et continue de s'empoisonner lentement,
En rêvant d' univers cartésiens ,
Où la ligne droite règne en maître absolu ...





02/03/2011

Après l'hiver

Une fois l'hiver passé,
Cherchez bien sous les feuilles en goguette,

A l'aveuglette,
Et tachez de trouver,
Les restes de l'été.


La dame, pudiquement cachée,
Sous sa résille de dentelle,
A tout oublié de ces chaleurs passées.
Longtemps, bien longtemps,
A conservé sa graine,
Bien protégée,
Dans cet écrin ciselé.

Reste au vent et à la météo,
De bien vouloir faire leur boulot,
Pour que d'autres tabourets puissent éclore bientôt,
Quand le soleil sera haut, tout là-haut,
Au milieu des champs.
Charmant.


 
 

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