[] Archimia

31/05/2010

Le banc

Refroidissement,
Souffle de vent,
Comme une pluie de pétales sur le vieux banc,
La pivoine a tout perdu,
et se retrouve toute nue,
Rouge,
Comme une pivoine, évidemment.
Un édredon de jolis confettis,
Pour écureuil en mal de digestion,
Ou encore une garniture de nid de bébé,
Pour merle bâtisseur en quête d'inspiration,

C'est qu'il s'en passe des choses,
Là-bas, sur le vieux banc,
Certains soirs de printemps ...





26/05/2010

Bords de Seine

Comme écrivait Verhaeren,
"Le batelier promène,
Sa maison naine,
Par les canaux",

Reste que, si la maison ne suffit plus,
On peut y ajouter un rêve de plus,
Cabriolet décapotable,
Bien rangé là, juste sous la table,
Ariane Chambord, ou approchant,
Comme un reflet sur l'eau du Temps,
Luisante comme une majorette d'enfant ...






24/05/2010

Lierre

C'est un peu comme une logique à l'envers :
Plus le lierre pousse, s'étoffe et étouffe,
Plus la fenêtre diminue, dernier petit carré de vie et d'envie,
Et moins la lumière passe et se dépasse.

C'est la loi du plus fort, en quelque sorte,
Et à ce jeu, le lierre ne perd pas toujours,
Et s'en amuse beaucoup, je crois ...






22/05/2010

Vol au vent


Il est des matins de printemps
Où l'on survole gaiement le monde, au gré des vents.
Léger comme une plume,
On a l'impression d'être partout chez soi,
Ou plus encore, de n'être de nulle part.
On y rencontre des gens,
On les regarde vivre,
Mais pas le temps de s'attacher,
On s'est déjà pour plus loin, envolé,
Selon la fantaisie du destin.

Oui, finalement, la vie des hommes ressemble fortement,
A toutes ces graines de pissenlit,
Graines de paradis,
Ou bien d'enfer,
Suivant le vent qu'il fait,
Sur la planète terre.

Reste après le passage de ces flocons diaphanes,
Un instant de silence, qui sur la nature plane,
Le rêve,
Le grand rêve, chéri par l'homme, et dont il a besoin,
La possibilité de se laisser pousser, encore un peu plus loin ...



20/05/2010

Retour

Amis,
Voici revenu le temps des belles élégantes,
Qui lentement déroulent leurs gaines affriolantes,
Et sous les spots verdâtres de maestro Printemps,
Déguisées en ressorts, font les intéressantes ...



 

17/05/2010

Fenêtres

Fenêtres sur rues ou fenêtres sur cour,
Dormantes, basculantes, pivotantes, coulissantes,
Fenêtres par où l'on apparaît,
Qu'on entrouvre,
Qu'on entrebâille,
Par où, certains soirs, passe une fine lumière,
Avec vue sur la mer,
Ou bien vue sur la vie,
Fenêtres par où l'on jette l'argent,
Fenêtres que, finalement, on condamne,

Comme des yeux sur le monde,
Qui n'en finiraient pas de s'ouvrir ...

 



12/05/2010

L'ordi d'Archie

Lecteur cruel, déjà, je t'entends d'ici,
"Il exagère, il nous oublie, Archie",
Et moi, pauvre de moi, il faut que je te conte,
Mes déboires d'ici bas, et contre quoi je me bats ...


Figure toi bien, c'était l'autre matin,
Tout à coup, à l'écran, plus rien ne comprend.
L'antivirus me couine,
Aussitôt j'imagine,
Les circuits intégrés,
Fondant sur le pavé,
Je fouille, je cherche, j'essaie,
Mais rien n'y fait, il continue de délirer.
Je sors l'artillerie lourde : anti-spailleouère, anti-malleouère,
Tout ça pour se faire dire que l'ordi,
MON ordi,
Fait des vers ...


Des vers, allons bon.
Le voila poète, à présent ?
Je l'imagine déclamer,
Tout au long de la journée,
Avec un accent pincé,
Qu'il n'a pas que ça à faire,
Qu'il doit composer,
Pour ses vers ...
Rien à faire, c'est tros bête,
Je m'énerve, je m'entête,
Je menace : Arrête ou je te formate,
J'te casse en deux : échec et mat !

Alors imperturbable, il soupire, l'air de rien,
Mets les pieds sur la table, compte en alexandrins...





05/05/2010

La pierre

En bordure de rivière,
J'ai balancé une pierre.
Ça n'a l'air de rien,
Mais c'est tout un chemin,
Lentement, elle est descendue au fond de l'eau,
Et puis, il y a la lumière,
Il y a le plouf,
La poule d'eau qu'on dérange,
Qui s'en va, cancanant,
Et la voix des pêcheurs, sur la rive opposée,
Ce rond qui s'élargit,
Partant vers l'infini,
Je n'aurais pas pensé,
Que ce malheureux caillou m'emmènerait si loin ...
Pourquoi malheureux d'ailleurs ?
On ne sait pas bien,
Comment va la vie,
Là-bas, au fond l'eau ...
On dit pourtant malheureux
Comme une pierre,
Va savoir ...

Bref.

Je me suis contenté,
De sourire au reflet du soleil,
Et puis, lentement, de remonter à la maison,
Tout en répondant,
Inlassablement,
Aux mille et une questions,
De ma petite merveille,
Ma petite fille sans pareil.




02/05/2010

Passage

Virée à travers les prés de mai,
De ce vert que seul le printemps ose nous faire,
Comme des hirondelles sur un fil,
Trois touffes de poils m'appellent à passer là,
Plaisir éphémère, fugace,
Et me voici Sherlock, prêt à suivre les traces ...
Mais les belles ne sont pas restées ici sur place,
Car le pré est bien vide, ma foi,
Et jusqu'à la rivière :

Et les fuyardes en fleur se sont faits un roman,
Avec un air moqueur, ont pris la clé des champs,
Et Archie grand seigneur, que le soleil attend,
Leur souhaite grand bonheur, et liberté longtemps ...




 

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