[] Archimia

29/04/2010

Les secondes oubliées

A la croisée des chemins,
Au détour d'une ruelle,
Rencontre avec le temps,
Le temps d'avant,
Celui du cadran,
Celui que le soleil désigne,
Et que l'ombre souligne,
L'espace d'un instant.

Au pays des horlogers météorologues,
Le temps prend son temps,
Selon le temps qu'il fait,
Il fait traîner,
Ou pas.
C'est comme ça qu'un jour,
Sans s'en rendre compte,
Il est déjà plus tard qu'on ne croit,
Heureusement parfois,
La nuit, il ne passe pas,
Et reste,
Sur sa fin,
Jusqu'au lendemain matin ...






25/04/2010

Récolte du soir

Il reste juste un instant, blotti entre ses branches,
Lorsque le soir arrive, toujours au même moment,
Comme une pomme d'or, belle, comme un dimanche,
Entre les doigts gantés du dernier résistant.

Mais ses feuilles vont bientôt sortir en avalanche,
Et priver du spectacle le jardinier errant.






Qu'importe la vision, abandonnons l'étrange,
Et filons retrouver les bonheurs du printemps ...

23/04/2010

Rosée

Quelquefois, je me retourne et regarde derrière moi.
Ça m'arrive. Souvent même.
Tous ces blogs qui se sont éteints, ou ont disparu.
Est-ce que nos écrits naissent, vivent et meurent, comme nous ?
Pourquoi soudain cette lassitude dans nos envies ,
Plus envie d'écrire, de partager, d'échanger,
Ou plus simplement, envie d'autre chose.
Ce que je comprend tout à fait.

C'est peut-être normal, après tout.
Tout ça n'est peut-être pas très grave,
Que les blogs s'essouflent,
Voire disparaissent,
Du moment que nous avons d'autres envies ...

Pour ma part, je n'en suis pas encore là.
Même si Archimia se repose quelquefois,
Et que je reste là,
A ne rien faire,
A contempler,
Le monde,
Avec la même fascination,
Que lorsque j'avais deux ans :
Comme un brouillard léger,
Délicatement posé sur la rosée,
D'une matinée de printemps ...






21/04/2010

L'amour vache

Bien éclatant sur bleu panache,
C'est l'amour vache qui se détache,
Et on en prend plein les moustaches,
D'un coup de bombe, d'un coup de gouache,
Ça fait potache,
Et puis ça fâche,
Et voila la grille toute en taches,

Tant de boulot que le tag gâche,
Sur fond d'azur, un mot pistache,
C'est un peu lâche ?
Faut pas qu'ça se sache,
Vite, un coup d'bleu sur l'amourache,
A nouveau jouer à cache-cache ...



18/04/2010

Arduinna terra

Tu me connais, Lecteur(trice):
Il y a des endroits,
D'où l'on ne se remet pas,
C'est aussi le cas
De ce vieux pays que j'arpente,
Où l'eau coule, chante et serpente,
A même la dalle de schiste.
Ici, ils en sont fiers et je les comprends,
Alors, ils l'arborent en monuments.

Géologiquement parlant,
L'Ardenne primaire est à ce prix,
Et la rivière de Semois,
Le schiste, ça ne l'effraie pas.

Alors belge ou française,
Avec un "y" ou un "oi",
L'est avant tout ardennaise,
Un genre de truc qu'on oublie pas.




14/04/2010

Le déversoir

Longtemps,
Lentement,
Le fleuve s'est écoulé,
Lisse, comme un sirop,
Puis, tout à coup, après bien des méandres,
Un peu commme pour passer,
Et le temps, et l'ennui,
Le voila fracassé, le long du déversoir,
En flots tumultueux, en écumes d'argent,
Prêt à tout emporter, qui résiste au passage,
C'est là qu'il emprisonne,
Quelques fauves piégés,
De grosses bêtes sauvages,
Venues s'y abreuver.
Et la colère est forte,
Le bois craque et gémit,
Et la rivière emporte,
Le monstre à l'agonie,
Dans un roulement de tonnerre,
Ce bruit assourdissant,
Fait penser à la guerre.
Je rentre, frissonnant.





12/04/2010

Petits matins

Parfois, les lumières du matin sont celles qui vous font lever.
Quand la maison est en silence,
Encore toute embrumée de nuit,
Et que déjà par la fenêtre, le soleil luit.
Quand le bois craque au fond du poêle,
Et que résonne son seul bruit,
Quand la douceur de la pièce,
Tranche avec la fraîcheur du jardin,
Et que juste avant d'enfiler des galoches,
Pour mettre le nez dehors,
Reste le plaisir d'un bon café fumant,
Et d'un coup d'œil au journal.

Rituel banal mais divin,
Qui fait de certains petits matins,
Des moments où l'on se sent si bien ...




11/04/2010

La cage

Ça y est : Revoila l'époque où l'on peut voir Archie,
Tresser de liens en lianes et monter des tipis,
Fabriquer en osier, et d'après ses dessins,
D'étranges pièges à fleurs qu'il vous montrera demain...

Demain, les fleurs emmêlées sortiront du panier,
Demain, la cage sera pleine de belles échevelées,
Eclatant de couleurs et prête à déborder,
Et Archie patiemment se dit : vivement l'été ...
,



06/04/2010

Couleur printemps

Couleur printemps,
Couleur du temps,
De temps en temps,
Couleur des fleurs,
Et du linge qui séche au soleil,
Couleur de l'osier en botte,
Qui sue de rosée,
Couleur bonheur,
Couleur du bois qui feuille,
Des oiseaux qui chantent,
Et de l'herbe qui sent bon.
De bon matin,
Dans le jardin,
Plaisir soudain,
Un peu zinzin,
Sans attendre demain ...





04/04/2010

L'escalier (2)

L'enfance.
C'est un peu comme un immense escalier,
Dans une maison bourgeoise, déserte,
Fin, long, interminable,
Qui monte doucement,
En serpentant,
Vers un ciel hypothétique,
En bas, tu es si petit,
Que tu ne te souviens pas de tout,
Au début, tu avais du mal à marcher, à monter,
Maintenant tu commences à te rappeler,
Puis, plus tu montes,
Plus l'image se fait nette,
Et se répète,
A chaque palier sa fenêtre,
A chaque fenêtre, ce monde te pénètre.

Petit, déjà, tu es arrivé si haut,
Que tu parviens à le lire,
Un jour, tu verras,
Tu ne regarderas même plus par la fenêtre en passant,
Tu chercheras juste à te rappeler,
Comment c'était quand tu étais enfant,
Quand tu étais en bas,
De cet escalier,
Qu'on ne redescend pas.






03/04/2010

L'escalier (1)

Il n'y a que les gosses pour s'asseoir comme ça, tout à coup, tout à leur affaire, et oublier instantanément le monde qui les entoure, quel que soit celui-ci.

C'est leur force. Et nous, notre regret, c'est de ne plus se rappeler comment on faisait ...




02/04/2010

Les murs de la ville

J'aime les murs de la ville.
J'aime leurs mots qui grognent,
Qui crissent sur la peinture,
J'aime les phrases qui s'accrochent au regard,
Comme des ronces à mon chandail,
Quand je marche en forêt.
Ils sont le détail qu'on attendait pas,
Le clin d'oeil imprévisible,
Ils rongent nos habitudes et nos décors,
Apparaissent et disparaissent,
Magiques et malicieux,
Un peu comme des étoiles,
Tout au long d'une nuit d'été ...



 

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