Tu me connais, Lecteur(trice):
Il y a des endroits,
D'où l'on ne se remet pas,
C'est aussi le cas
De ce vieux pays que j'arpente,
Où l'eau coule, chante et serpente,
A même la dalle de schiste.
Ici, ils en sont fiers et je les comprends,
Alors, ils l'arborent en monuments.
Géologiquement parlant,
L'Ardenne primaire est à ce prix,
Et la rivière de Semois,
Le schiste, ça ne l'effraie pas.
Alors belge ou française,
Avec un "y" ou un "oi",
L'est avant tout ardennaise,
Un genre de truc qu'on oublie pas.
Rien qu'à moi !!!
Il y a 9 mois
6 commentaires:
Jolie matière et beau contraste !
Merci Ptilou. L'ardoise est ainsi ici. Elle affleure, et l'eau coule dessus, à l'image de ce monument, dans la petite ville belge de Bouillon sur Semois ...
La Semois est une rivière étrange.
Par les grands froids, elle charrie des glaces qui se forment sur le fond de la rivière et remontent à la surface. Parfois, elle est complètement gelée, et au dégel, les glaçons se chevauchent dans un méandre, forment barrage et tout le village en amont est inondé. Cela se produit très rapidement, et non comme une crue ordinaire et prévisible.
Je crois que c'est d'elle que parlait Rimbaud dans son poème "la rivière de cassis roule en des vaux étranges...) A Bouillon, près de l'abbaye de Cordemoy, elle est particulièrement belle.
Malgré l'abondance du schiste, les ardennais, réputés ardents au travail, n'ont pas touché beaucoup de plaques et nombreux ont payé l'ardoise.
Duga
L'avaleur travail
Oui Fleur, le phénomène est connu : on dit de la Semoy qu'elle "bétine", lorsqu'elle se recouvre d'une hauteur impressionnante de glace venue depuis le fond ...
Par contre, pour le poème de Rimbaud, je ne saurais dire si elle est en cause, ou s'il s'agit d'une "possibilité" : je te renvoie à ce site pour d'autres interprétations !
Sous les mots aigres-doux de notre incontournable Duga, se cache une bonne part de vérité : l'ardoise, grande "spécialité" d'Ardenne n'a jamais fait sa richesse, tout au plus des victimes de la schistose (maladie des ardoisiers), c'est beaucoup plus sinistre.
C'est surprenant le nombre d'études qu'ont suscité les poèmes de Rimbaud.
Pour ce qui me concerne, c'est infiniment moins érudit. J'ai tout bêtement pensé à ce poème un jour de promenade aux environs de Cordemoy.
La rivière y est sombre, bordée de sapins, et les corbeaux semblent s'y plaire. Mais bien sûr, comme chez Rimbaud, il y des mots derrière les mots.
Bravo Duga, on ne peut mieux résumer ce qui nous caractérise.
Maintenant, l'ardoise vient du Portugal ou d'Espagne, les vieux mineurs ne sont plus et les puits sont fermés. Etant donné les conditions de travail dans ces mines, convient-il de le regretter ?
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