[] Archimia

04/04/2010

L'escalier (2)

L'enfance.
C'est un peu comme un immense escalier,
Dans une maison bourgeoise, déserte,
Fin, long, interminable,
Qui monte doucement,
En serpentant,
Vers un ciel hypothétique,
En bas, tu es si petit,
Que tu ne te souviens pas de tout,
Au début, tu avais du mal à marcher, à monter,
Maintenant tu commences à te rappeler,
Puis, plus tu montes,
Plus l'image se fait nette,
Et se répète,
A chaque palier sa fenêtre,
A chaque fenêtre, ce monde te pénètre.

Petit, déjà, tu es arrivé si haut,
Que tu parviens à le lire,
Un jour, tu verras,
Tu ne regarderas même plus par la fenêtre en passant,
Tu chercheras juste à te rappeler,
Comment c'était quand tu étais enfant,
Quand tu étais en bas,
De cet escalier,
Qu'on ne redescend pas.






7 commentaires:

Philon a dit…

Supervielle qui a, lui aussi, utilisé l'image de l'escalier pensait qu'au fil de l'âge on montait puis redescendait l'escalier de la vie. Il est vrai qu'on finit par des cendres...

Yaëlle a dit…

Je m'invite dans tes escaliers Archie, même si j'ai souvent la sensation de monter en ascenceur fou pour ma part...
Tes mots me touchent comme toujours, et ton regard me bouleverse. Tes photos sont superbes de douceur et de nostalgie. Merci!

Le petit monde d'Archie a dit…

... Et c'est toujours un plaisir d'avoir de tes nouvelles, Yaëlle.
Rassure-toi, il est un temps où même les ascenceur fous se calment ou tombent en panne ...

Bienvenue à Philon -qui me rappelle quelqu'un, d'ailleurs (!)- mais je reste sur cette idée qu'on ne redescend pas l'escalier. A quoi bon d'ailleurs. J'espère que Supervielle ne m'en voudra pas.

Fleur d'hiver a dit…

Tout dépend du point de vue...

Enfant, on apprend, on prend de l'autonomie, jeune adulte on est plein de vie et au maximum de sa force, on découvre l'amour, on fonde une famille, et puis....

En ce moment, j'ai quand même bien l'impression que la pente qui est devant moi descend à toute vitesse.

la Mère Castor a dit…

Comme Fleur d'Hiver, j'ai l'impression d'une pente descendante. Redescendre vers là où commencent toutes choses. J'aime bien aussi l'idée de se retourner pour regarder tout en bas, le plus bas possible, et se souvenir de là d'où on vient. Ce que je fais parfois, modestement, chez Mère Castor.

gilles a dit…

Tiens bon la rampe Archie.
Bon, on parle toujours de l'escalier qui monte, preuve de notre obsession à atteindre l'étage supérieur, celui qui nous permettra de dominer les autres.
Or, il faut absolument rendre sa juste palace, réhabiliter et glorifier l'escalier qui descend. Celui qui mène à la cave par exemple, là ou nous attendent la fraîcheur, les bonnes bouteilles et autres victuailles appétissantes pendues au plafond.
Alors, chez le marchand, ne vous trompez pas. Faites vous impérativement livrer un escalier qui descend.
Le seul qui vaille la peine d'être monté.

Duga
Esprit d'escalier

Le petit monde d'Archie a dit…

J'aime bien vos témoignages, Fleur et Mère Castor ; ils montrent aussi à quel point on a chacun(e) nos façons de voir, de penser, nos cheminements, en quelque sorte.

Car après tout qu'importe qu'on le monte ou le descende, cet escalier. La photo me fait irrémédiablement penser à une des dernières scènes du merveilleux film de Kubrick ", 2001 l'odyssée de l'espace" avec le mourant dans ce lit blanc métallique, un peu à l'image de cet escalier ...

Un "spécial plus" pour Duga et son argumentaire pour l'escalier qui descend : je retiens l'idée de la cave, qui reste -après tout- un des endroits intéressants de la maison :)

 

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