[] Archimia

10/01/2010

Grandir


Regarde Petite,
Regarde l'horizon qui t'appelle,
Dans le petit matin glacé.
Ecoute Petite,
Ecoute les rumeurs de la ville,
Ecoute les jardins pleins d'enfants,
Va. Je ne bouge pas d'ici.
Cours les retrouver,
Cours.
Aussi vite que tu peux,
Et n'ai pas peur, Petite :
Je reste là,
Je serai là.


Combien de temps, crois-tu,
S'est glissé juste entre nos deux mains ?
Cinquante années et des poussières,
Plus d'un demi-siècle,
Tu te rends compte ?
Presque un morceau d'histoire.
Tu vois que je n'ai pas peur d'attendre,
Maintenant, cours les retrouver, Petite.
Envole toi.

Mais oui, je t'assure, moi aussi, je suis heureux,
A quoi servirait le rire,
Si on avait pas aussi des larmes dans les yeux ?







8 commentaires:

Fleur d'hiver a dit…

C'est beau, Archie, beau, tout simplement, émouvant aussi. Je te dois une petite larme.

la Mère Castor a dit…

mon humeur du matin, comment le sais-tu ? Une larme, aussi. (relyra, me demande le vérificateur, relire ou relier ? Les deux)

Dorham a dit…

Ton texte est vraiment bon Archie, et oui, émouvant.

J'aime surtout le premier mouvement, parce que j'aime les redondances. Vivre et vieillir, la pudeur nous incite à préférer le verbe "grandir" dans un premier temps, c'est aussi accepter les redondances, les répétitions et savoir continuer de s'émerveiller. On te reconnaît d'ailleurs cette qualité rare...

Anonyme a dit…

Oh Archie! comme c'est beau! Je suis certaine qu'Elle gardera longtemps la sensation de chaleur de ta main, cette main qui la tenait et l'engageait vers l'horizon à la fois. Ton texte est superbe et la photo émouvante.Tu es vraiment un "grand" Archie!

Ptilou a dit…

Joli texte indéniablement !
L'éducation... un éternel encouragement à aller voir ailleurs si j'y suis...

gilles a dit…

Très émouvante en effet, cette situation de tenir son petit fils ou sa petite fille par la main, c'est comme vouloir retenir le temps tout en sachant que son cours est inarrêtable, que son avance est inéluctable, que la moitié de cette ombre grandira, que cette ombre se détachera et, qui sait, que cette ombre se dédoublera à nouveau dans une, deux générations.
Bonne idée que d'avoir capté ces ombres, accentuant ainsi le côté fugitif, presque immatériel, fantomatique de cette relation pourtant bien réelle. Un rattachement, un attachement qui n'en est pas vraiment un, qui en tous cas n'est pas définitif, qui de toute façon se rompra. Normalement, tout à fait normalement.
La larme que versera Archie, ira se figer dans la glace, fondra et ira s'écouler au printemps dans un quelconque ruisseau.
Qui a parlé d'un torrent de larmes ?
Mes grands parents m'ont peut-être tenu la main comme ça, quand j'avais cinq ans.
Je ne m'en souviens pas. Parce que la mémoire a ses limites.
Et que je ne leur ai jamais posé cette question là.
C'est peut-être la seule que j'aurais dû leur poser.

Duga
Avec le temps, va…

Le petit monde d'Archie a dit…

A mes ami(e)s de l'autre côté du fil :
Pas facile de vous répondre un à un.
Je suis très touché de vos commentaires quels qu'ils soient. Je crois que je n'ai pas envie d'en écrire davantage ce soir ;-)

Colombine a dit…

ça me fait douloureusement penser que je n'ai pas eu ce don d'amour de mes grand-parents.. Pourtant ils sont toujours vivants.. Ils n'ont pas la fibre..
Très émouvant...

 

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