Aujourd'hui je voudrais vous parler d'un sourire.
Un sourire de neuf ans et demi,
Celui d'une gamine de CM1,
Un sourire inimitable, permanent, contagieux.
Pas un sourire discret et effacé, non,
Juste un sourire plein de confiance et d'attente,
Presqu'un sourire insolent.
Si je vous parle de ce sourire,
C'est qu'il s'est fracassé l'autre soir,
D'un coup, d'un seul,
En apprenant que son papa venait de se tuer dans un accident.
Oh je sais, ce sont des choses qui arrivent tous les jours.
Et je reste là, debout, à mon bureau,
En face d'elle, muet ou presque,
Comme un con, incapable de lui dire,
De lui expliquer,
Que la vie, parfois, ne fait pas de cadeaux ...
J'ai froid.
Rien qu'à moi !!!
Il y a 9 mois
10 commentaires:
Merde ! Tu vois, au bout de la lecture, j'ai seulement dis: Merde.
Ah, oui ! ca vous casse une rentrée, ça !!
Comme de perdre subitement un copain blogueur qu'on a jamais vu, mais qu'au fil de notes de blog ou d'échanges de forum, on avait l'impression de connaître un peu et de s'apprécier en terme de goûts et de couleurs...
Et la vie continue... et la vie continue... et la VIE.
Voila. Désolé d'aborder des sujets graves, mais ils font partie aussi de notre quotidien.
Et on apprend pas la mort. Ni aux enfants, ni - bien souvent- aux adultes non plus d'ailleurs. Comme tu dis, Constance : rien de plus à dire que ce mot là...
Evidemment, Ptilou, je ne peux pas écrire ça sans penser à Doudou, tu t'en doutes. Raison de plus ... et je pense que son souvenir m'accompagnera longtemps encore ...
Désarroi à la lecture.. C'est mon lot en ce moment.. Les urgences et ses effroyables destinées...
Lecture de texte, lecture de vie, ... Lire c'est toujours subir.
C'est pour ça qu'on écrit ...
Oui, "fracas", c'est le bon mot.
Peut être qu'on devrait, tout de même, parler de la mort.
Elle reste le tabou ultime, non ?
Ca n'empêcherait pas une cicatrice, mais ça la rendrait peut être possible ?
Parler de la mort n'est pas si simple. Y compris avec des enfants. Peut-être que c'est plus facile avec des enfants qu'avec des adultes, remarque. Parce que les remparts ne sont pas encore construits.
Ceci dit, on en parle quand même. Là, la gamine en a parlé un peu avec moi, avec son maître, ses copines ...
Mais on en parle que lorsqu'une situation surgit. Jamais "à froid".
Et je ne suis pas sûr qu'un débat à l'école sur "la mort, en général" serait bien accueilli par les parents, notamment ...
Non, je ne pensais pas à l'école, ni d'ailleurs à un quelconque débat.
Juste à une réflexion qu'on prendrait l'habitude d'avoir, tout au long de la vie, ... jusqu'à la mort.
Par exemple, une fois que j'expliquais à une collègue que je m'étais lâchée sur un achat parce que c'était probablement le dernier que je ferais, jusqu'à ma mort, ça l'a fait rire mais d'un rire choqué. Elle m'a trouvée morbide.
Je ne suis profondément pas morbide.
Juste j'essaie d'envisager le cours de ma vie.
Pourquoi ça choque ?
Ca ne devrait pas, je trouve.
(ceci dit, ça n'est pas très pertinent ici, dans l'histoire de cette petite fille, mes réflexions.)
Non, je ne trouve pas ça morbide non plus, je t'assure :)
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