Un jour, un matin, je me lèverai,
Je marcherai longtemps.
Je traverserai tout droit la terre froide,
Je franchirai les routes, les forêts, les collines,
J'irai jusqu'à la frange colorée qui souligne la plage,
Je franchirai la dune aux mille fleurs,
J'écraserai les raisins de mer écarlates, les panicauts violets,
Les immortelles à douce odeur de safran,
Lentement, je descendrai vers la mer,
Je retournerai voir comment finit la terre,
Là, je sortirai de ma poche,
Ce petit flacon plein de cette terre sableuse,
Qu'on trouve dans le jardin, près de la maison,
Tu sais, ce petit flacon que j'avais conservé,
Je le répandrai dans l'eau salée.
Un peu de chez moi, un peu de moi,
Dans l'immensité liquide.
Sans doute penseras-tu que j'aurais voulu naître là,
Mais on ne choisit pas sa forêt,
C'est peut-être elle qui vous choisit ...
Et puis, tu sais, je suis si bien chez moi ...
Je ne sais pas au juste pourquoi,
J'aurai besoin de faire ça,
Je sais seulement qu'après, j'éprouverai,
Dans tout le corps,
Un immense sentiment de sérenité,
l'impression de relier deux morceaux de moi :
Un seul jardin pour une seule terre,
Avec mon corps,
Dessus.
Rien qu'à moi !!!
Il y a 9 mois
2 commentaires:
Absolument superbe !!
Merci Constance. C'est extrêmement difficile d'essayer d'expliquer ce qui nous relie au sol, ou ce qui ne nous relie pas.
Ainsi, même si je voyage, je reviendrai toujours ici. Et pourtant, ce n'est pas une prison ... A moins que ... la terre soit une prison :))
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