C'est en mars 2001 que j'étais revenu ici faire cette toile représentant "l'étrange vallon de Beauregard".
Beauregard. Drôle de nom pour un drôle d'endroit.
Un hameau presque inhabité (trois ou quatre maisons, et encore des résidences secondaires, pour la plupart), des autres maisons en ruine, recolonisées par les fougères, une route qui s'arrête là, en haut d'un vallon.
Et puis : la forêt.
A peine si l'on distingue en bas le cours d'un ruisseau qui traverse gaiement une grande prairie plate, puis longe l'ancien moulin ruiné, avant de poursuivre dans les bois ...
Je me rappelle aussi le froid.
Vissé au milieu d'un champ labouré surplombant, heureux de rester assis sur mon petit tabouret pendant des heures, à mélanger les huiles, les doigts engourdis sur la palette, bleu de froid, mais hilare de cette légèreté que seule la peinture sait me procurer. La peinture, pâteuse, s'étalant doucement sur la toile, comme la lave le long d'un cratère ...
Qu'est-il arrivé ici ? Ce petit hameau était actif avant 1914. J'ai même soupçonné un bâtiment qui pouvait être une école : c'est dire qu'il y avait des familles. Une bonne partie du hameau a disparu, semble-t-il, juste avant la première guerre, à cause d'un incendie accidentel. Le hameau ne s'en est jamais remis ...
Beauregard. Drôle de nom pour un drôle d'endroit.
Un hameau presque inhabité (trois ou quatre maisons, et encore des résidences secondaires, pour la plupart), des autres maisons en ruine, recolonisées par les fougères, une route qui s'arrête là, en haut d'un vallon.
Et puis : la forêt.
A peine si l'on distingue en bas le cours d'un ruisseau qui traverse gaiement une grande prairie plate, puis longe l'ancien moulin ruiné, avant de poursuivre dans les bois ...
Je me rappelle aussi le froid.
Vissé au milieu d'un champ labouré surplombant, heureux de rester assis sur mon petit tabouret pendant des heures, à mélanger les huiles, les doigts engourdis sur la palette, bleu de froid, mais hilare de cette légèreté que seule la peinture sait me procurer. La peinture, pâteuse, s'étalant doucement sur la toile, comme la lave le long d'un cratère ...
Qu'est-il arrivé ici ? Ce petit hameau était actif avant 1914. J'ai même soupçonné un bâtiment qui pouvait être une école : c'est dire qu'il y avait des familles. Une bonne partie du hameau a disparu, semble-t-il, juste avant la première guerre, à cause d'un incendie accidentel. Le hameau ne s'en est jamais remis ...
A l'époque, à propos de cet endroit, j'écrivais ce texte :
"Ce petit vallon, est un mystère à lui tout seul ...
Quelques maisons isolées, d'autres abandonnées
Se laissent aller à disparaître sous les attaques de la Nature.
On ferme les yeux, on respire
Et on sent que tout un hameau vivait là...
… Une vie simple, en harmonie avec la forêt .
Quelle est l'histoire de cet endroit ?
Qu'est-ce qui lui donne cet air solennel, cette gravité ?
Le dimanche, au loin,
Résonnent les cloches des églises environnantes :
Le temps a disparu.
On est bien ."
Finalement, huit ans plus tard, rien n'a changé.
Et je me demande bien pourquoi,
J'ai envie de vous parler de cet endroit là ce matin ...
6 commentaires:
"L'étrange vallon de Beauregard"
Un hameaux dont les murs verdoient, orgueuilleux de ses misères, où se rouille la faux...
On a envie de le restaurer tout d'un coup..
Il revit sur la toile et dans vos lignes... C'est beau.
Et la nuit venue, un vieil instit en blouse grise fait crisser une craie sur le tableau noir de l’ancienne salle de classe en ruine, tandis que les cris des jeux d’enfants résonnent dans tout le vallon. (Ça va Archie ?)
c'est beau.
Elle-c-dit, merci. Quelques uns ont eu la même idée et sont venus y retaper des maisons, et y habiter. Il doit y en avoir quatre ou cinq maintenant. Ce ne doit pas âtre facile tous les jours ... surtout l'hiver, parce que là-haut, le chasse-neige ne passe pas ...
9393, ta réapparition est ma "bonne nouvelle" de la journée :)) Oui je vais bien, du moins je le pense. Suis toujours un peu râleur, mais ça, c'est un gage de bonne santé chez moi, je crois :))
Quant à l'école de ce bout du monde, elle a été transformée en maison d'habitation maintenant ... reste juste la cloche ... (Ah ! le son de la cloche tintant dans la vallée, ça devait être quelque chose ...)
Merci Mère Castor, tu es rentrée de ton séjour auvergnat, je vois :) Chic !
L'étrange vallon de Beauregard....
Un titre magnifique pour un roman qu'il ne reste plus qu'à écrire...
Il y a un village encore plus ruiné que ça, au dessus des Hautes Rivières, un ancien hameau, la Dauphinée. C'est cafardeux au possible, et personne n'aura jamais l'idée d'aller vivre là bas.
Je connais bien la Dauphiné, Fleur ! J'y ai pique-niqué bien des fois.
Mais Beauregard est plus gai, parce que jamais vraiment abandonnée, il y a des maisons complètement en ruine , certes, mais d'autres renaissent, soit pour y être habitées tout de suite, soit dans une optique de résidence secondaire, à moyen terme, on y trouve pas ce sentiment d'abandon qu'on ressent à la Dauphinée où personne n'est revenu recoloniser le hameau.
Seule la forêt en a repris possession ... Il faut dire qu'il était plus éloigné de la ... civilisation !
Il y avait une famille d'ébénistes qui habitait La Dauphiné : ils y construisaient de forts beaux meubles en chênes, et réputés avec ça ... (Bourguignon, je crois me rappeler de leur nom)...
Aujourd'hui restent des caves ... et des jardins ... en plein milieu de la colline :)
Enregistrer un commentaire