Petit matin sans mystère dans la chambre jaune.
Depuis longtemps déjà,
Les oiseaux piaillent sur la gouttière,
Et ça fait curieusement,
Comme un bruit continu de torrent,
Qui descend,
Cascadant,
Le long du temps.
Vers cinq heures, j' entends le bruit
Du journal que l'on glisse furtivement,
Par la boîte aux lettres.
Puis le moteur,
De la voiture du livreur,
Qui poursuit sa journée.
Puis plus rien.
Et ce rien là est un tout.
Car il est si fort, qu'on l'aime plus encore,
Il est si court, dans le demi-jour,
Qu'on voudrait crier, pour le conserver.
Alors, petit à petit, le soleil dessine,
Par les fentes des volets,
D'étranges ombres de Chine,
Projetées au mur, en secrets.
C'est le moment où je pars très loin,
Un instant.
Le moment où j'imagine,
Où je dérive,
Où ma raison s'esquive.
Quand je reviens de là,
Quand je suis de retour,
Je tourne la tête de côté,
Vers le hurleur et son compte à rebours.
Il est là,
Silencieux, scintillant,
Attendant son moment,
Dans moins d'une minute, maintenant.
C'est là que je l'arrête,
D'un geste décidé,
Et, par-dessus la couette,
D'un sourire satisfait,
Doucement je me répète,
Que cette fois encore,
Le temps n'est pas le plus fort.
Puis il faut se lever,
Se laver, s'habiller,
Vite fait, petit café,
Sur tranche de pain grillé,
Se chausser, voiture démarrer,
Vite, vite, filer bosser ...
Rien qu'à moi !!!
Il y a 9 mois
7 commentaires:
Il est de toi, le tableau si gai, si ensoleillé ?
Qulle classe, ce billet !
Tu te réveilles vachement mieux que moi :)
Ravi Dorham ! (mais c'est pas comme ça tous les jours ...)
Oui, Fleur,et le tableau s'intitule : "Saule avant la giboulée". Tout un programme, comme tu vois :))
J'aime beaucoup ton tableau et celui que tu fais des matins ordinaires.
au moins tu te lèves pour quelque chose...
presque rien en somme
Elle n'a pas son pareil pour enregistrer un presque rien
La moindre vibration d'ambiance
un ton de voix
une nuance
lui donne des frissons
Avec un presque rien
elle en fait des choses
Envieuse de ta parenthèse dorée au réveil ( le tableau est superbe!) et admirative de ta volonté sans faille pour partir bosser alors que tout porte à la rêverie. Comme tu racontes bien cette félicité matinale!
Ah Mère Castor, on se lève toujours pour quelque chose, non ?
(ne serais-ce que parce qu'on a faim :))
elle-c-dit : presque rien en somme, c'est déjà beaucoup, non ?
Surtout contentons-nous de cette moindre vibration, de cette nuance, c'est ce presque rien là qui nous fait avancer, je crois ...
Mots d'elle : Merci pour le tableau, quant à ma volonté, elle est, comme pour tout le monde, plus sans faille certains matins que d'autres, j'imagine ...
Ceci dit je suis du matin, alors ça me coûte moins :)
A vous tou(te)s, j'espère que vous ne m'en voulez pas : je suis hyper-super booked en ce moment, comme ils disent.Ça veut dire que je n'aurai pas le temps ce soir, de faire le tour des blogs comparses, complices. Juste le temps de jeter ce petit mot ici, mais ne croyez pas que je vous oublie, ...
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