Ce soir, je suis un peu fatigué, et, je ne sais trop pourquoi, je repense à une expo que j'étais allé découvrir il y a quelques temps ...
Dans toutes les civilisations du monde,
L'art est cet étrange territoire,
Caché aux confins de la raison,
Qui subsiste quand tout le reste est érodé.
Placé ainsi, il est le dernier rempart contre la folie.
Il m'aide à oublier ce quotidien sordide,
Cette mère, complètement ivre et sous cachets,
Qui pleurait qu'on voulait lui voler ses enfants
Tout à l'heure, en plein milieu de l'après-midi,
Qui secouait les grilles de l'école jusqu'à les décrocher,
Elle aurait bien aimé voir sa fille, là, tout de suite.
Mais sa fille, elle, n'aurait pas du tout aimé la voir.
Comme ça, dans cet état là. Devant les autres.
Alors pour éviter qu'une gamine ait honte de sa mère,
Nous dûmes parlementer pendant presqu' une heure,
Autour d'un petit café,
Avant qu'elle n'accepte de repartir,
Avant qu'elle n'accepte que je téléphone à sa mère à elle,
Pour qu'elle vienne la rechercher,
En attendant l'heure de la sortie.
Drôle de trait d'union :
De mère à fille,
De femme à femme.
Alors oui, ces sphères me font penser à ces mères à la dérive,
Qui semblent flotter au milieu des gravats,
Une existence mouvante en noir et en blanc.
Oui, heureusement que l'art est là,
Et l'écriture aussi,
Pour pouvoir gommer ces mots et ces images,
De temps en temps,
Pour pouvoir s'échapper,
Pour aller respirer ailleurs.
Aimer l'art.
Ça n'est pas parce que c'est beau,
C'est seulement parce que c'est.
Vital.
Elles me font sourire,
Serrées, presque frottées,
Les unes aux autres,
On sentirait d'ici leur granulosité,
Mais ça serait tellement mieux du bout de l'index,
On tracerait peut-être des chemins,
Les reliant entre elles,
A travers le gravier.
On les imaginait têtes aveugles, sourdes et muettes, oeufs calcifiés,
Mais on les sent vivantes et calmes, comme reposées.
Serrées, presque frottées,
Les unes aux autres,
On sentirait d'ici leur granulosité,
Mais ça serait tellement mieux du bout de l'index,
On tracerait peut-être des chemins,
Les reliant entre elles,
A travers le gravier.
On les imaginait têtes aveugles, sourdes et muettes, oeufs calcifiés,
Mais on les sent vivantes et calmes, comme reposées.
Dans toutes les civilisations du monde,
L'art est cet étrange territoire,
Caché aux confins de la raison,
Qui subsiste quand tout le reste est érodé.
Placé ainsi, il est le dernier rempart contre la folie.
Il m'aide à oublier ce quotidien sordide,
Cette mère, complètement ivre et sous cachets,
Qui pleurait qu'on voulait lui voler ses enfants
Tout à l'heure, en plein milieu de l'après-midi,
Qui secouait les grilles de l'école jusqu'à les décrocher,
Elle aurait bien aimé voir sa fille, là, tout de suite.
Mais sa fille, elle, n'aurait pas du tout aimé la voir.
Comme ça, dans cet état là. Devant les autres.
Alors pour éviter qu'une gamine ait honte de sa mère,
Nous dûmes parlementer pendant presqu' une heure,
Autour d'un petit café,
Avant qu'elle n'accepte de repartir,
Avant qu'elle n'accepte que je téléphone à sa mère à elle,
Pour qu'elle vienne la rechercher,
En attendant l'heure de la sortie.
Drôle de trait d'union :
De mère à fille,
De femme à femme.
Alors oui, ces sphères me font penser à ces mères à la dérive,
Qui semblent flotter au milieu des gravats,
Une existence mouvante en noir et en blanc.
Oui, heureusement que l'art est là,
Et l'écriture aussi,
Pour pouvoir gommer ces mots et ces images,
De temps en temps,
Pour pouvoir s'échapper,
Pour aller respirer ailleurs.
Aimer l'art.
Ça n'est pas parce que c'est beau,
C'est seulement parce que c'est.
Vital.
3 commentaires:
Dans ton métier comme dans le mien... On croise de plein fouet les histoires de vie de chacun.... La misère n'est pas que dans les grands flash télévisés, elle est là à notre porte sous notre nez....
Raison de plus pour se préserver, se protéger. Par tous les moyens possibles, pas vrai ?
J'ai l'impression de l'avoir déjà vue, cette expo, et je ne suis jamais allée à l'endroit que tu cites.
Mystère ?
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