[] Archimia

12/10/2009

Les images de la ville

Des vitrines qui s'animent,
Et des gens transparents,
Des silhouettes qu'on habille,
Qu'on transforme en vivant,
Qui nous hèlent, nous appellent,
Nous interpellent, souvent.
Nous, gros insectes, par la lumière attirés,
Contre le verre si lisse, et venant se cogner.

Les images de la ville,
Nous entraînent dans leurs fils,
Englués.
L'addiction citadine
Fait de nouvelles victimes :
On se croit entourés,
Mais on est qu'isolés,
Les autres sont des mannequins,
Adroitement disposés,
Qui tentent de gommer,
D'autres réalités ...



 
... et c'est le soir venu que l'on retrouve enfin,
Solitude de l'instant et couleur de l'urbain.

9 commentaires:

Unknown a dit…

Nous voilà rhabillés pour l'hiver !

Duga

ptilou a dit…

Pour para-déphraser B Fontaine, je suis également du "genre urbain".

On en ferait bien une musique de ce pti rap des vitrines...

Le petit monde d'Archie a dit…

En quelque sorte, Duga, ou encore ça s'appelle aussi déshabiller du regard ... mais qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas la ville que je n'aime pas, mais plutôt le "mirage" qu'elle envoie ...

Tu as le rhume, Ptilou ? :))
Nan, très bon choix, en fait, Brigitte Fontaine (je suis un accro)

Quand à ce p'tit rap, ok mais il va falloir trouver un air (Brigitte peut peut-être nous aider ? Elle est très forte pour ça ... aussi)

Unknown a dit…

Oui, mais la ville est un peu faite pour ça, sinon ce ne serait pas la ville. Certes, la ville est un lieu de frustration quand les gens (urbains ou non urbains) passent devant certaines vitrines, voient des gens sortir avec des sacs remplis alors qu'eux ne peuvent s'offrir qu'un sandwich le midi.
Mais la ville propose aussi une offre culturelle, une offre visuelle qu'il est difficile de proposer en tous lieux. Tu me répondras que ces offres ne sont pas non plus forcément accessibles à tout le monde et tu n'auras pas tort.
Mais n'est-ce pas la télévision qui est la pire des vitrines ? Le paradoxe est que les émissions les plus populaires sont celles où l'on voit les peoples bourrés de pognon étaler leurs turpitudes, ou bien des feuilletons avec des bourgeois descendant de cheval pour monter dans leur 4*4 garé devant la façade de leur gentilhommière.
Comme la ville, ces émissions donnent peut-être l'occasion de rêver en laissant la conscience de classe momentanément en sommeil ?
Le rêve ou l'illusion précédant ou suivant la frustration ou la privation ?

Duga

Le petit monde d'Archie a dit…

Bien sûr. Ceci dit, il y a des côtés de la ville que j'aime.
Il y a toute la vie, la couleur, le bruit (!) même.
Mais, en même temps, je sais que c'est un leurre...

Aussi vrai que nous avons plusieurs facettes, souvent paradoxales, s'pas ?
Par exemple, je suis un grand solitaire qui passe sa vie au milieu d'un tas de gens ...

Ah là là ... compliqué tout ça !

Unknown a dit…

Qu'entend-tu par "leurre" ?

Duga

Le petit monde d'Archie a dit…

Le leurre consiste à croire ou faire croire que la "vraie" vie est là, qu'il faut s'habiller comme "ceux(celles)" là, ou parler à un tel. Le leurre consiste à recréer un monde totalement obsolète où le héros du jour sera l'oublié du lendemain, où la seule valeur reconnue se doit d'être le "paraître", le vernis en quelque sorte, même s'il est quelquefois maquillé en une fausse spontanéité. Ce leurre là est entretenu par les médias qui ont intérêt -télé, radio ou presse- à ce qu'il demeure.
Je pourais continuer longtemps à vomir ce type de société, mais j'en connais quelques uns qui finiraient par penser que je suis partisan ...

Unknown a dit…

De ce point de vue, le leurre est fabriqué bien en amont. La ville en est plutôt une des vitrines.
Mais il y a des leurres plus pernicieux comme le leurre religieux ou le leurre politique. Seules la connaissance, la culture, facteurs de clairvoyance, permettent de démêler le vrai du faux, de voir l'essentiel au milieu de l'accessoire, de percevoir la réalité noyée dans l'illusion verbale ou imagière.
Je suppose que tu y contribues dans ton enseignement, même en filigrane.

Duga

Le petit monde d'Archie a dit…

J'essaie -bien modestement- d'y contribuer, en tout cas ...

 

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